• Huile sur  toile F.8
    2000


    Les goémoniers de Bretagne.

     Giflés par les embruns déferlant du grand large
    Des hommes du pays, glaneurs de Goémon
    Semblaient naître du vent revenu d'un autre âge
    Dans les pas des chevaux sur les abers bretons
    Sous le fardeau poisseux de la moisson marine
    Par les matins d'hiver au bord de l'océan
    Au jusant on voyait l'ombre de leurs échines
    Se mêler aux reflets de l'horizon mouvant
    Qu'êtes vous devenus paysans de la grève
    Perdus dans les remous de la modernité?
    L'empreinte de vos mains dans ce jour qui s'achève
    Se mêle en filigrane à l'irréalité
    Qui se souvient de vous dans ce monde virtuel
    Mis à part quelques vieux au déclin de leur vie?
    La mémoire s'en va sur le flot perpétuel
    Et dans vos cabanons la table est desservie

    Certains soirs quand la vague au rivage se meurt,
    Bercé par le ressac, on devine un écho
    que  le flux enfanté par le silence et l'heure
    Fait aux goémoniers sur l'image des eaux.

    Henri Bernard ABRAN

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  • La  jeune fille
    Jus d'huile sur papier pastel.
    1999.


    Femme Noire

    Femme nue, femme noire
    Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
    J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
    Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
    Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
    Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclaire d'un aigle.

     Femme nue, femme obscure
    Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
    Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
    Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
    Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée

    Femme noire, femme obscur
    Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
    Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
    Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
    A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

    Femme nue, femme noire
    Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
    Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

    Léopold Sédar Senghor

     

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  • Les barques au repos



    1999
    huile sur papier (55/32)

    La barque que l'on retient au port
    n'apprend pas à naviguer.
    Laissons-la donc prendre le large.

    "Extrait de prendre le large"
    Jean Maër.

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