Thème

"Peindre en extérieur ou dans l’atelier ?"

Fardoise nous dit: 

Peindre en extérieur ou dans l’atelier ? 

Le choix est large, assez pour tenir tout un mois, entre,

- les paysages peints sur le motif,

- les représentations d'ateliers d'artistes (autoportraits ou autres)

- des tableaux peints en atelier, natures mortes ou autres."

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Beaucoup de peintres sous influence de Gauguin séjourne en Bretagne au environs de Concarneau..

" Paul Sérusier "

 Un lieu - Une histoire. Un jour d'automne 1888, Paul Gauguin donne une leçon de peinture à Paul Sérusier, à Pont-Aven, au Bois d'Amour. Une leçon qui va donner naissance à l'art moderne.

"Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour est un tableau du peintre français Paul Sérusier, peint en 1888." 

Gauguin a choisi Pont-Aven parce que la vie y est peu chère et qu'on y trouve des sujets pittoresques, propres à inspirer l'honnête impressionniste, élève de Pissaro, qu'il est encore. Il s'installe à la pension Gloanec, sur la place. L'auberge, devenue aujourd'hui la Maison de la Presse, est accueillante, la table y est bonne, et l'hôtesse, Marie-Jeanne Gloanec, accepte le crédit.

Les sujets, effectivement, ne manquent pas : charmantes rives de l'Aven au Bois d'Amour, enfants jouant dans la rivière, moulins, jeunes filles en coiffe... De quoi contenter le goût de l'époque, marqué par l'impressionnisme et le pittoresque. Mais Gauguin n'est pas satisfait. Il sent vibrer dans ces paysages tranquilles, chez ces Bretons paisibles, quelque chose de « sauvage ». Une chose qui bout aussi au fond de lui.

Il faudra deux ans encore, une errance en Martinique et la rencontre avec Émile Bernard, inventeur du cloisonnisme, pour que Gauguin trouve sa voie. Ce sera en 1888 et 1889. Fini alors les chatoiements de couleurs impressionnistes, fini les évanescences lumineuses et les sujets pittoresques, fini même la fidélité au réel.

À son ami Paul Sérusier, sous les arbres du Bois d'Amour, Gauguin donne en septembre 1888 une leçon de peinture qui bouleverse l'art de l'époque : « Comment voyez-vous ces arbres ? Jaunes, et bien mettez du jaune, le plus beau jaune de votre palette. Cette ombre ? Plutôt bleue, peignez-la avec de l'outremer pur. Et ces feuilles ? Rouges, mettez du vermillon. »

L'épisode est raconté par un autre peintre, Maurice Denis, dans la revue L'Occident de mai 1909. Suivant ce conseil, Paul Sérusier peint, en octobre 1888, au Bois d'Amour, un chef-d'oeuvre intitulé Le Talisman.

Gauguin, lui, ne regardera plus en arrière. Durant ces deux années, il représente sur une même toile de pieuses Bretonnes en coiffe et le combat de Jacob avec l'ange (La Vision après le sermon), le Christ de la chapelle de Trémalo planté dans un champ (Le Christ jaune), il peint dans un vert magnifique la pietà du calvaire de Nizon (Le Christ vert)... Il n'est plus question ici de peindre ce que l'on voit, mais bien plus, l'homme tout entier, le profane, le sacré, la Terre, le Divin, tout. La petite leçon de Gauguin à Sérusier, à l'ombre du Bois d'Amour, a ouvert toute grande la porte de l'art moderne.